Publié le 11 mars 2024

Le secret pour tenir une activité physique n’est pas la discipline, mais d’arrêter de considérer cela comme du « sport ».

  • Le mouvement « invisible » intégré au quotidien est plus efficace qu’une séance de sport forcée.
  • Les bénéfices mentaux immédiats sont une motivation plus puissante que les objectifs physiques lointains.

Recommandation : Commencez par des « micro-doses » de 2 à 15 minutes d’une activité qui vous plaît vraiment, ici même à Montréal.

Cette petite voix dans votre tête qui murmure « il faudrait que je bouge plus » vous est familière ? Vous n’êtes pas seul(e). Pour beaucoup, le mot « sport » est synonyme de corvée, de souffrance et de salles de gym intimidantes. On s’inscrit en janvier avec les meilleures intentions, pour abandonner en mars, rongé(e) par la culpabilité. On essaie de courir, on déteste ça, et on conclut simplement : « le sport, ce n’est pas pour moi ».

La plupart des conseils tournent autour de la discipline, de la recherche d’un partenaire ou de la fixation d’objectifs de performance. Ces approches fonctionnent pour ceux qui aiment déjà la compétition, mais elles échouent lamentablement pour les autres. Et si le problème n’était pas vous, mais votre définition même du sport ? Si la véritable clé n’était pas de vous forcer à faire une activité que vous méprisez, mais de réapprendre à bouger par plaisir, en intégrant le mouvement de manière presque invisible dans votre quotidien montréalais ?

Cet article n’est pas un programme d’entraînement de plus. C’est un guide de réconciliation. Nous allons déconstruire ensemble les mythes qui vous paralysent, de la peur de « devenir trop musclée » à l’obsession des 10 000 pas. Vous découvrirez comment transformer votre corps en allié et le mouvement en source d’énergie et de sérénité, en exploitant les trésors cachés de votre propre ville.

Bouger pour votre cerveau : les effets incroyables du sport sur votre santé mentale

Avant de penser aux calories brûlées ou aux kilos perdus, concentrons-nous sur la récompense la plus immédiate et la plus puissante de l’activité physique : votre bien-être mental. Chaque fois que vous bougez, votre cerveau libère un cocktail de neurotransmetteurs, comme les endorphines et la dopamine, qui agissent comme des antidépresseurs et anxiolytiques naturels. C’est un effet quasi instantané qui n’a rien à voir avec la performance.

L’environnement dans lequel vous bougez joue un rôle capital. Plusieurs études démontrent que pratiquer une activité à l’extérieur réduit plus efficacement les symptômes dépressifs et anxieux comme la rumination et le stress, tout en favorisant des émotions positives comme la joie. Le simple fait d’être au contact de la nature potentialise les effets du mouvement. L’objectif n’est pas de courir un marathon, mais peut-être simplement de marcher dans un parc.

La science confirme cette intuition. Pour obtenir des bienfaits mesurables sur la santé mentale et réduire le cortisol (l’hormone du stress), il suffirait de passer au moins 120 minutes par semaine dans la nature. Cela représente à peine 17 minutes par jour. Pensez à une balade dans le parc Jarry à votre pause déjeuner, une marche sur le Mont-Royal le week-end, ou simplement prendre quelques minutes pour respirer sur un banc le long du canal de Lachine. C’est accessible, gratuit, et votre cerveau vous en remerciera immédiatement.

Oubliez les 10 000 pas : comment être en forme en seulement 15 minutes par jour

L’un des plus grands mythes décourageants est l’objectif des 10 000 pas par jour. Pour une personne sédentaire, cela peut sembler une montagne insurmontable. La bonne nouvelle ? Vous n’avez pas besoin d’atteindre ce chiffre pour être en bonne santé. L’important n’est pas la quantité, mais la régularité et l’intensité, même minimale.

Les directives canadiennes sont bien plus accessibles qu’on ne le pense. En effet, elles recommandent au moins 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée à élevée par semaine pour les adultes. Réparti sur 7 jours, cela fait environ 21 minutes par jour. Mais le plus intéressant, c’est que vous n’avez pas besoin de faire ces 21 minutes en une seule fois.

Adoptez le concept de « micro-dose d’exercice » ou « exercise snacking ». Comme le valide l’organisme canadien Cœur + AVC, vous pouvez faire de l’activité physique pendant 10 minutes ou plus à la fois. Une marche rapide de 10 minutes à la pause-repas, descendre deux stations de métro avant votre destination et finir à pied, ou simplement monter les escaliers du bureau au lieu de prendre l’ascenseur. Chaque fragment de mouvement compte et s’additionne.

L’idée est de saisir chaque opportunité de bouger, même pour quelques minutes. Cela rend l’objectif beaucoup moins intimidant et plus facile à intégrer dans un emploi du temps chargé.

Personne montant rapidement les escaliers d'une station de métro montréalaise, illustrant l'exercice intégré au quotidien

Pensez-y la prochaine fois que vous êtes dans le métro : monter les escaliers quatre à quatre est une micro-dose d’exercice parfaite. C’est un petit investissement de temps pour un grand retour sur votre santé, sans même avoir à enfiler une tenue de sport.

Le guide pour commencer à courir (même si vous détestez ça)

La course à pied est souvent la première activité qui vient à l’esprit quand on veut se remettre en forme. C’est aussi l’une des plus détestées, car beaucoup commencent trop vite, trop fort, et associent rapidement cette pratique à la douleur et à l’essoufflement. Le secret pour (peut-être) apprendre à aimer courir est de changer radicalement d’approche : oubliez le chrono et la performance, et pensez « exploration ».

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Votre premier objectif n’est pas de courir 5 km, mais de sortir et de bouger de façon progressive. La marche est le point de départ idéal, accessible à tous. Commencez par une marche à pas modéré, où vous êtes encore capable de tenir une conversation. L’idée est de créer une habitude positive, pas de vous punir. Une fois que la marche est bien installée, vous pouvez introduire de très courts intervalles de course : par exemple, 1 minute de course lente suivie de 2 minutes de marche, le tout répété plusieurs fois.

Le choix du lieu est crucial pour le plaisir. Montréal regorge de parcours parfaits pour les débutants. Au lieu de tourner en rond dans votre quartier, transformez votre séance en une micro-aventure urbaine.

Comparaison des meilleurs parcours de course pour débutants à Montréal
Parcours Difficulté Distance Atouts
Parc La Fontaine Facile 2-3 km Plat, toilettes, fontaines
Canal de Lachine Facile Variable Plat, paysage varié
Mont-Royal (chemin Olmsted) Modéré 5 km Vue panoramique
Parc Westmount Modéré 3-4 km Dénivelé progressif

En choisissant un parcours agréable et en progressant à votre rythme, vous changez la narration. Vous n’êtes plus en train de « souffrir en courant », mais plutôt d' »explorer un nouvel endroit » ou de « profiter de la vue ». C’est cette nuance qui peut transformer une corvée en plaisir.

Pourquoi soulever des poids ne vous rendra pas « musclée » (mais vous aidera à vivre plus longtemps)

La salle de musculation peut être un lieu intimidant, surtout pour les femmes qui craignent souvent de développer une musculature trop imposante. Il est temps de briser ce mythe : à moins de suivre un régime et un entraînement de culturiste extrêmement spécifique, soulever des poids ne vous rendra pas « musclée » au sens où vous l’entendez. En revanche, c’est l’une des meilleures choses que vous puissiez faire pour votre santé à long terme.

La musculation augmente votre métabolisme de base (l’énergie que vous brûlez au repos), renforce la densité de vos os (prévenant l’ostéoporose) et améliore votre sensibilité à l’insuline. Mais son avantage le plus puissant est son côté fonctionnel. Avoir plus de force rend toutes les tâches du quotidien plus faciles et plus sûres.

Plutôt que de penser à des exercices compliqués avec des machines, ancrez la musculation dans votre réalité québécoise. Des kinésiologues recommandent de se concentrer sur des mouvements qui imitent la vie : soulever correctement vos sacs d’épicerie du marché Jean-Talon, pelleter la neige l’hiver sans vous blesser le dos, ou même manipuler un vélo BIXI avec aisance. La musculation, c’est avant tout ça : être fort pour la vie de tous les jours.

Votre Mini-Dico pour Démystifier la Muscu

  1. Séries (ou sets) : Le nombre de fois que vous réalisez un groupe de répétitions. Par exemple, 3 séries de 10 squats.
  2. Répétitions (ou reps) : Le nombre de fois que vous effectuez un mouvement au sein d’une série.
  3. Tempo : La vitesse à laquelle vous exécutez le mouvement (par ex. descendre lentement, remonter vite).
  4. Superset : Enchaîner deux exercices différents sans prendre de temps de pause entre les deux.
  5. Circuit : Un enchaînement de plusieurs exercices différents, réalisés les uns après les autres avec peu ou pas de pause.

Comprendre ce vocabulaire de base peut rendre les ressources en ligne ou les cours en groupe beaucoup moins intimidants. Cela vous donne le pouvoir de comprendre ce que vous faites et pourquoi vous le faites.

Le sport « invisible » : comment intégrer l’activité physique dans your routine sans même vous en rendre compte

La stratégie la plus efficace pour les personnes qui n’aiment pas le sport est de ne pas en faire. Du moins, pas au sens traditionnel du terme. Le « sport invisible », ou l’activité physique intégrée, consiste à modifier légèrement vos habitudes pour que le mouvement devienne une partie naturelle de votre journée, sans nécessiter de temps dédié, de tenue spéciale ou de motivation herculéenne.

Prendre les escaliers au lieu de l’ascenseur, descendre un arrêt de bus ou de métro plus tôt, faire le ménage de façon plus énergique, jardiner, ou même danser dans votre salon en cuisinant… toutes ces activités s’additionnent. Le transport actif est l’une des formes les plus puissantes de sport invisible. Au Canada, l’impact est déjà significatif : des données récentes montrent que près de 2 Canadiens adultes sur 5 déclarent utiliser des moyens actifs comme la marche ou le vélo pour certains de leurs déplacements.

À Montréal, le vélo en libre-service BIXI est un exemple parfait. Pour un trajet typique comme Rosemont vers le centre-ville, opter pour un BIXI plutôt que le métro aux heures de pointe peut vous faire économiser jusqu’à 20 minutes, tout en brûlant environ 200 calories et en contribuant directement à vos 150 minutes d’activité hebdomadaires recommandées. C’est un gain sur tous les plans : temps, argent et santé.

Cycliste BIXI traversant un quartier coloré de Montréal au lever du soleil

L’objectif est de changer votre état d’esprit : ne plus chercher « quand » faire du sport, mais « où » intégrer du mouvement. Chaque déplacement devient une opportunité. C’est une approche douce, efficace et parfaitement adaptée à un mode de vie urbain.

La règle des 2 minutes : la stratégie contre-intuitive pour commencer (et tenir) n’importe quelle habitude

Le plus grand obstacle n’est souvent pas l’effort lui-même, but l’inertie du démarrage. On pense à la séance de 30 minutes, à l’effort que ça va demander, et on procrastine. La « règle des 2 minutes » est une technique de psychologie comportementale redoutablement efficace pour briser ce cycle. Son principe est simple : toute nouvelle habitude doit commencer par une action qui prend moins de deux minutes à réaliser.

L’idée est de rendre le point de départ si facile qu’il est quasiment impossible de dire non. Vous ne vous engagez pas à « aller courir », mais à « mettre vos chaussures de course et sortir sur le pas de la porte ». Vous ne visez pas « une séance de yoga », mais « dérouler votre tapis de yoga ». L’action de 2 minutes est un rituel de démarrage, pas l’habitude complète. Mais une fois que vous avez commencé, la physique de l’élan prend le relais et il devient beaucoup plus facile de continuer.

Appliquons cela à l’activité physique dans un contexte montréalais. Plutôt que de viser un objectif intimidant, choisissez une action de deux minutes :

  • Faire 2 minutes de vélo BIXI, juste jusqu’au prochain coin de rue.
  • Marcher jusqu’à la prochaine station de métro au lieu de prendre la plus proche.
  • Faire 2 minutes d’étirements en regardant la neige tomber par la fenêtre.
  • Monter et descendre les escaliers de votre triplex ou de votre immeuble pendant seulement 2 minutes.

En vous concentrant uniquement sur le fait de commencer, vous éliminez la pression de la performance. Vous célébrez la petite victoire d’avoir bougé, même un peu. C’est cette accumulation de petites victoires qui bâtit la confiance et transforme progressivement une action de 2 minutes en une habitude de 5, 10, puis 20 minutes, sans même que vous vous en rendiez compte.

Respirez, vous êtes sauvés : la technique de respiration en 3 minutes pour calmer une crise d’angoisse

Parfois, l’obstacle au mouvement n’est pas la paresse, mais l’anxiété. Le stress paralyse, et l’idée même de devoir « se motiver » peut déclencher une spirale négative. Dans ces moments, avant même de penser à bouger, la première étape est de calmer votre système nerveux. La respiration est l’outil le plus puissant et le plus direct pour y parvenir.

Lorsque vous êtes anxieux, votre respiration devient courte et thoracique. Pour inverser la réponse au stress, vous devez activer votre diaphragme. La technique de la « cohérence cardiaque » est simple et peut se pratiquer n’importe où. Elle consiste à inspirer par le nez pendant 5 secondes, puis à expirer lentement par la bouche pendant 5 secondes. Répétez ce cycle pendant 3 à 5 minutes.

Cette respiration lente et contrôlée envoie un signal à votre cerveau pour lui dire que le danger est passé, ce qui active le système nerveux parasympathique, responsable de la relaxation. Vous pouvez pratiquer dans le métro entre deux stations, dans une file d’attente, ou en vous isolant quelques instants au bureau. Des lieux calmes à Montréal, comme le Jardin botanique ou un coin tranquille du parc Jarry, sont des havres de paix parfaits pour cette pratique. L’accès à ces environnements naturels peut en soi générer des émotions positives et apaiser l’esprit.

Apprendre à gérer votre stress par la respiration est une compétence fondamentale. Non seulement cela vous aide à traverser les moments difficiles, mais cela crée aussi l’espace mental nécessaire pour envisager de bouger, non pas par obligation, mais par envie de prolonger cet état de calme.

Les points essentiels à retenir

  • L’objectif principal du mouvement est le bien-être mental immédiat, pas la performance physique lointaine.
  • L’intégration du mouvement « invisible » dans votre quotidien (marche, escaliers, vélo) est la véritable clé de la régularité.
  • Commencer est plus important que la durée : une action de 2 minutes est suffisante pour bâtir une habitude durable.

Mangez mieux, pas moins : le guide pour une alimentation équilibrée sans frustration ni régime

La réconciliation avec le mouvement va souvent de pair avec une relation plus saine à l’alimentation. L’approche punitive des régimes stricts est le miroir de l’approche punitive du sport-corvée. Elle est vouée à l’échec. Tout comme pour l’activité physique, la clé est la bienveillance, l’ajout plutôt que la soustraction, et l’écoute de son corps.

Oubliez les aliments « interdits ». Pensez plutôt en termes de « comment puis-je ajouter plus de bonnes choses dans mon assiette ? ». Avant de penser à réduire le sucre ou le gras, demandez-vous comment vous pourriez ajouter une portion de légumes colorés à votre repas, un fruit à votre collation, ou un verre d’eau avant votre café. Cette mentalité de l’abondance est beaucoup moins frustrante et mène naturellement à un meilleur équilibre, sans créer de sentiment de privation.

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Apprenez à faire la distinction entre la faim physique (gargouillis, baisse d’énergie) et la faim émotionnelle (envie soudaine liée au stress, à l’ennui ou à la tristesse). Bouger, même pour 5 minutes, ou pratiquer la respiration comme nous l’avons vu, est souvent une réponse plus adaptée à la faim émotionnelle qu’un aliment réconfortant. Enfin, l’hydratation est fondamentale. Boire suffisamment d’eau tout au long de la journée régule l’appétit, améliore l’énergie et la clarté mentale.

Une alimentation équilibrée n’est pas un régime, c’est un acte de soin envers soi-même. C’est le carburant qui vous donnera l’énergie nécessaire pour avoir envie de bouger, créant ainsi un cercle vertueux où le mouvement et la nutrition se renforcent mutuellement.

L’étape suivante n’est pas de vous inscrire à un gym, mais de choisir une seule action de deux minutes dans ce guide et de la faire aujourd’hui. Votre futur vous actif commence maintenant, avec un seul petit pas bienveillant.

Rédigé par Isabelle Roy, Isabelle Roy est une naturopathe et coach en bien-être holistique avec 10 ans de pratique clinique. Elle se spécialise dans l'approche intégrée de la santé, liant la nutrition, la gestion du stress et l'équilibre mental.